L’analyse a confirmé que les ISC sont les principaux acteurs de la promotion de la transparence et de la lutte contre la corruption et souligne l’importance que les auditeurs continuent d’accorder à l’identification des pratiques corrompues et des indicateurs de fraude.
par Dr. Sutthi Suntharanurak, Pitikhun Nilthanom, Pattarawarin Boonchoo, Sutthida Paiboon, Pimlapas Somla & Phongsawat Maneewong, Bureau d’audit de l’État du Royaume de Thaïlande
Les institutions supérieures de contrôle (ISC) jouent un rôle essentiel dans le contrôle en promouvant la transparence, en vérifiant l’exactitude et la fiabilité des comptes publics, en évaluant la conformité des dépenses, en évaluant l’efficience et l’efficacité de ces dépenses et en soutenant la lutte contre la corruption.
Cet article explore la relation entre la transparence et les facteurs pertinents pour l’encourager. Pour cette étude, les données ont été obtenues à partir de sources multiples :
- L’enquête sur le budget ouvert (OBS) du Partenariat international pour le budget (IBP) mesure la transparence d’un pays en évaluant le processus budgétaire dans trois domaines importants : la transparence du budget, la participation du public et le contrôle. Certaines conclusions de l’OBS 2019 indiquent qu’une procédure budgétaire transparente est essentielle pour contrôler les dépenses, projeter les résultats publics, lutter contre la corruption et atteindre les objectifs de développement durable.
- L’indice de perception de la corruption (IPC ), publié chaque année par Transparency International, classe les pays en fonction de la perception de la corruption de leur secteur public. Il s’agit d’un indice composite qui illustre la corruption sur une échelle de 0 à 100. Plus le score est bas, plus le pays est perçu comme corrompu.
- Le classement mondial de la liberté de la presse (PFI) classe chaque année les pays sur la base de l’évaluation par Reporters sans frontières de la situation de la liberté de la presse, qui vise à refléter le degré de liberté dont jouissent les journalistes et les organismes d’information dans chaque pays. Plus le score est élevé, moins le pays est perçu comme ayant une liberté des médias.
Analyse des données
Les premières considérations sur les données ont conduit à une analyse plus approfondie des relations entre cinq variables :
- Contrôle de l’ISC (ISC) ;
- Contrôle législatif (LEG) ;
- Participation du public (PP) ;
- les scores de l’IPC ; et
- Les scores PFI.
La modélisation par régression simple appliquée à l’aide d’un logiciel statistique spécialisé a permis de faire correspondre les données brutes – les pays disposant de données complètes pour toutes les variables ont été conservés, tandis que ceux pour lesquels des informations manquaient pour certaines variables ont été supprimés.
Après la phase initiale d’évaluation des données, il restait 111 pays à analyser. La modélisation de la régression et la technique pas à pas ont été utilisées pour déterminer les facteurs les plus susceptibles d’influencer la force d’une ISC dans la promotion de la transparence et ceux qui sont les plus susceptibles d’affecter la transparence nationale.
Résultats
Facteurs influençant la force des ISC dans la promotion de la transparence
L’étude a mis en évidence trois variables prédictives qui contribuent de manière significative à la capacité d’une ISC à promouvoir la transparence. Ces variables (de la plus influente à la moins influente) sont le niveau de contrôle législatif (LEG), l’engagement public (PP) dans le processus budgétaire et le degré de transparence nationale (CPI).
Facteurs affectant la transparence nationale
Les résultats ont révélé que les scores PFI et SAI sont considérablement liés aux scores CPI. Par exemple, le score IPC (niveau de transparence du pays) était censé diminuer à mesure que les valeurs de liberté des médias augmentaient. Les données ont également montré que le niveau de transparence du pays était estimé à la hausse à mesure que les capacités des ISC à promouvoir la transparence augmentaient.
Conclusion
L’analyse, qui visait à prouver et à expliquer le rôle des ISC dans la promotion de la transparence et la lutte contre la corruption, a confirmé que les ISC sont les principales agences dans ce domaine et qu’elles doivent continuer à mettre l’accent sur l’identification des pratiques corrompues et des indicateurs de fraude par les auditeurs.
Les résultats montrent que le contrôle de l’ISC et du législateur ainsi que la participation du public au processus budgétaire sont des facteurs clés de succès dans la promotion de la transparence et la lutte contre la corruption.
Les résultats soutiennent fermement la déclaration de Moscou, qui demande aux ISC d’accroître la valeur du contrôle public en fournissant au parlement, au gouvernement et à l’administration publique des conseils fondés sur l’audit et portant sur des questions importantes et stratégiques.
À court terme, les ISC – en tant que piliers de l’intégrité nationale – peuvent accroître la transparence et lutter contre la corruption en rendant compte publiquement des résultats des audits et en encourageant l’utilisation de l’analyse des données et de l’intelligence artificielle pour renforcer l’innovation.
En outre, les ISC peuvent établir des engagements productifs avec les entités auditées et les institutions concernées en cultivant, en entretenant et en renforçant les relations afin d’aider toutes les parties prenantes à mieux comprendre les rapports d’audit et à faciliter des réponses efficaces.
Pour en savoir plus sur cette étude et sur la relation entre le travail d’audit, le contrôle législatif, la participation du public au processus budgétaire, la transparence nationale et la liberté des médias, veuillez contacter les auteurs à l’adresse suivante : sutthisun@gmail.com.